Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'ONU et CUBA
25 octobre 2009

RAPPORT DE CUBA SUR LA RÉSOLUTION 63/7 DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES (IV)

1. OPPOSITION À LA POLITIQUE DE BLOCUS GÉNOCIDAIRE

La communauté internationale a prêté une attention accrue ces derniers mois aux relations bilatérales entre les USA et Cuba, ce qui indique que la demande de levée du blocus et de cessation de la politique hostile contre un petit pays est plus forte et solide que jamais.

Le 29 octobre dernier, pour la dix-septième fois consécutive, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté à une majorité écrasante et plus élevée que jamais la résolution 63/7 intitulée : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique ».

Ainsi donc, 185 États membres de l’Assemblée générale ont de nouveau appelé catégoriquement l’administration étasunienne à mettre fin à cette politique illégale et génocidaire contre le peuple cubain, cet appui de la communauté internationale étant dans le droit fil de son refus de l’application de mesures économiques, commerciales et financières unilatérales à effets extraterritoriaux et contraire au doit international et aux principes de la Charte des Nations Unies.

De nombreuses voix s’élèvent dans le monde contre cette politique inhumaine. En voici quelques exemples pour la période analysée :

Le 16 mai 2008, le Cinquième Sommet Amérique latine et Caraïbes/Union européenne, tenu à Lima (Pérou), a adopté une déclaration dont l’un des paragraphes signale : « Nous repoussons fermement toutes les mesures de nature unilatérale et à effet extraterritorial qui seraient contraires au droit internationale et aux normes de libre-échange généralement acceptées. Nous sommes d’accord que ces pratiques représentent une grave menace au multilatéralisme. Aussi, et en référence à la résolution A/RES/62/3 de l’Assemblée générale des Nations Unies, réaffirmons-nous nos positions bien connues sur l’application des dispositions extraterritoriales de la loi Helms-Burton. »

Le 3 octobre 2008, les chefs d’État ou de gouvernement du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), réunis à la Sixième Conférence au sommet (Ghana), ont adopté la Déclaration d’Accra dans laquelle ils « condamnent le recours à des mesures coercitives unilatérales, telles que les sanctions illégales adoptées contre certains pays en développement dans le but de les empêcher d’exercer leur droit de décider de leur système politique, économique et social, et ils repoussent l’application de lois et de mesures unilatérales et extraterritoriales contraires au droit international, telle la loi Helms-Burton. »

Le 8 décembre 2008, les chefs d’État ou de gouvernement de Cuba et des pays constituant la Communauté des Caraïbes (CARICOM), réunis à leur Troisième Sommet, ont adopté une déclaration dans laquelle ils exhortent à « la levée du blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba », et pressent instamment « l’administration étasunienne à écouter l’appel de l’immense majorité des membres des Nations Unies et à lever sans retard le blocus économique, commercial et financier injuste qu’elle impose à la République de Cuba et à cesser d’appliquer les mesures adoptées le 6 mai 2004. »

Le 17 décembre 2008, les chefs d’État ou de gouvernement d’Amérique latine et des Caraïbes, réunis à leur Premier sommet sur l’intégration et le développement, ont adopté une Déclaration spéciale sur la nécessité de lever le blocus économique contre Cuba, repoussant « de la manière la plus énergique l’application de lois et de mesures contraires au droit international, telle la loi Helms-Burton… ont exhorté le gouvernement des États-Unis d’Amérique à mettre fin à leur application… et à respecter les disposition des dix-sept résolutions successives adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies et à lever leur blocus économique, commercial et financier contre Cuba. »

 Les pays de l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA) ont repoussé à maintes reprises et catégoriquement le blocus imposé à Cuba par les USA. À leur Sommet de Cumaná  (Venezuela), le 17 avril 2009, les chefs d’Etat ou de gouvernement ont réitéré leur condamnation du blocus économique, commercial et financier des USA contre Cuba et repris à leur compte « la déclaration que tous les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont adoptée le 16 décembre 2008 sur la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique, dont l’application de la loi dite Helms-Burton. »

 Les ministres des Affaires étrangères du Mouvement des pays non alignés, à l’occasion de la Réunion du Bureau de coordination du Mouvement tenue à La Havane du 27 au 30 avril 2009, « ont une fois de plus réitéré leur appel au gouvernement des États-Unis d’Amérique pour qu’il mette fin au blocus économique, commercial et financier contre Cuba qui, outre le fait qu’il est unilatéral et contraire à la Charte des Nations Unies et au droit international et au principe de bon voisinage, cause de lourdes pertes matérielles et de graves dommages économiques au peuple cubain. Ils ont une fois encore demandé instamment le strict respect des résolutions 47/19, 48/16, 49/9, 50/10, 51/17, 52/10, 53/4, 54/21, 55/20, 56/9, 57/11, 58/7, 59/11, 60/12, 61/11, 62/3 et 63/7 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Ils ont exprimé leur profonde préoccupation devant l’amplification du caractère extraterritorial du blocus contre Cuba et rejeté le renforcement des mesures adoptées par le gouvernement des États-Unis qui visent à resserrer ce blocus, ainsi que toutes les autres mesures appliquées récemment par le gouvernement des États-Unis contre le peuple cubain. »

 À leur Sixième Sommet extraordinaire, les chefs d’État ou de gouvernement de l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique/Traité de commerce des peuples (ALBA-TCP), tenu à Maracay (Venezuela) le 24 juin 2009, « ont ratifié leur condamnation absolue du blocus économique, commercial et financier des Etats-Unis contre Cuba et ont réitéré leur demande qu’il soit levé sans retard et inconditionnellement. »

L’opposition au blocus grandit aussi significativement aux USA mêmes.

Le 8 mai 2008, la Commission de tourisme et des voyages de la Chambre des représentants a adopté une résolution dans laquelle elle demandait au président Bush, à la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et au Congrès de lever les restrictions aux voyages à Cuba, en particulier depuis l’Alabama.

Le 27 mai 2008, The Washington Post a publié un article intitulé « La folie du blocus contre Cuba », dans laquelle Eugene Robinson qualifiait cette politique d’ « incroyablement stupide… infantile, irresponsable et contre-productive ».

Du 23 au 25 septembre 2008, la société Zogby Internacional et Diálogo Interamericano ont fait un sondage auprès de 2 700 électeurs étasuniens probables sur différents points concernant l’Amérique latine.  Au sujet de Cuba, ce sondage a montré qu’environ 60 p. 100 des personnes étaient d’avis que les Usa devaient réviser leur politique et permettre le commerce avec ce pays, et 68 p. 100 étaient d’accord pour que tous les Étasuniens puissent voyager dans l’île.

Le 17 octobre 2008, la revue Science prônait dans un éditorial signé par le secrétaire des Relations internationales de l’Académie des sciences de Cuba et son homologue étasunien la levée des restrictions aux échanges universitaires et savants.

Le 24 octobre 2008, Alberto Rodríguez, représentant de la société médico-pharmaceutique canadienne Cari Med Canadá Trading Inc., qui participait au Huitième Congrès centraméricain et caribéen d’anesthésiologie, de réanimation et de douleur, tenu à La Havane, a dit : « Les autorisations qu’émettent les départements étasuniens du Trésor et du Commerce pour pouvoir vendre des produits à Cuba sont extrêmement restreintes et tombent dans des détails très poussés. » Selon lui, on leur demande des informations tout à fait absurdes. Il a aussi qualifié cet acte de « criminel, génocidaire et barbare » car il empêche Cuba d’avoir accès à des équipements médicaux et à des articles nécessaires pour sauver des vies humaines.

En novembre 2008, le Groupe d’étude sur Cuba (GEC) et la Brookings Institution ont financé un sondage réalisé par l’Université internationale de la Floride durant trois semaines ayant suivi les élections présidentiels en vue de mesurer l’opinion des Cubano-Américains sur la politique étasunienne envers Cuba.

Selon cette enquête, 65 p. 100 était d’accord pour qu’on en revienne, en matière d’envois de fonds familiaux, aux conditions existant avant 2003 ; 66 p. 100 appuyait le rétablissement des voyages, et 67 p. 100 souhaitait la suppression des restrictions imposées aux Étatsuniens. 79 p. 100 jugeait que le blocus n’avait pas fonctionné et 55 p. 100 demandait qu’il soit levé. 65 p. 100 était en faveur du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays et 79 p. 100 estimait que les gouvernements devaient nouer un dialogue direct sur des points d’intérêt mutuel.

Le 4 décembre 2008, un groupe d’organisations et d’associations en rapport avec le commerce, les voyages et l’agriculture a adressé au président-élu Barack Obama une lettre intitulée : « Réexaminer la politique des USA envers Cuba » dans laquelle il lui demandait d’aller au-delà des promesses électorales et de la réviser plus largement ; la lettre était signée de représentants autorisés de douze organisations, dont la Fédération agricole des USA, l’American Society of Travel Agents (ASTA), la Chambre de commerce des USA, le Conseil national du commerce extérieur et USA Engage. Ce même jour, l’ASTA demandait au président-élu de lever toutes les restrictions aux voyages à Cuba.

Le 23 février 2009, le bureau du sénateur Richard Lugar, républicain de l’Indiana, divulguait un document intitulé : « Changer la politique envers Cuba dans l’intérêt national des États-Unis » et le distribuait au Sénat et notamment aux membres de sa commission des relations extérieures.

Après avoir reconnu l’échec de la politique étasunienne envers Cuba, le rapport donne une série de recommandations, parmi lesquels il faut signaler : remplacer la pose de conditions dans l’approche étasunienne par un rapprochement ou un engagement progressif ; lever les restrictions aux voyages et aux envois de fonds de la part de Cubano-Américains ; réviser les lois Torricelli et Helms-Burton, ainsi que les rapports de la Commission présidentielle pour une aide à Cuba libre ; renouer les conversations bilatérales, établir des stratégies de coopération en matière de migration et de lutte contre les drogues, et assouplir les mesures appliquées dans le domaine économique.

Le 23 février 2009, quatorze législateurs adressaient une lettre à Obama pour soutenir « le libre-échange entre Cuba et les USA », au motif des avantages économiques qu’il apporterait aux deux pays.

Comme on peut le constater, un éventail toujours plus ample de l’opinion publique étasunienne perçoit la nécessité d’opérer un changement fondamental dans la politique de la Maison-Blanche par rapport à Cuba, où la levée du blocus économique, commercial et financier constituerait un facteur clef.

CONCLUSIONS

La conduite de l’administration étasunienne d’octobre 2008 – date de l’adoption de la résolution 63/7 – à mai 2009 confirme qu’elle n’a fait aucun pas significatif en vue de lever le blocus économique, commercial et financier qu’elle impose à Cuba. Au contraire, elle continue de ne faire aucun cas de la volonté de l’Assemblée générale, puisque de nombreuses actions de sa part ne font que renforcer cette politique de blocus.

Les préjudices économiques directs causés au peuple cubain par le blocus économique, commercial e financier jusqu’en décembre 2008 ont été calculés au plus bas à plus de 96 milliards de dollars, soit 236 221 000 000 de dollars aux cours actuels du dollar. Ce chiffre exclut les dommages directs causés à des cibles économiques et sociales par les sabotages et les actes terroristes encouragés, organisés et financés depuis les USA.

Le blocus économique, commercial et financier reste le principal obstacle au développement économique et social de Cuba, et à son relèvement après les trois cyclones qui l’ont dévastée en 2008.

Le blocus viole le droit international ; il est contraire aux buts et principes de la Charte des Nations Unies. Il constitue une transgression du droit à la paix, au développement et à la sécurité d’un État souverain. Il est, par son essence et ses objectifs, un acte d’agression unilatérale  et une menace permanente à la stabilité d’un pays. Il constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits de tout un peuple. Il viole aussi les droits constitutionnels du peuple étasunien en restreignant sa liberté de voyager à Cuba. Il viole en plus les droits souverains de nombreux autres États par sa nature extraterritoriale.

Bien que la communauté internationale ne cesse de réclamer toujours plus un changement de politique envers Cuba, la levée du blocus et la normalisation des relations bilatérales, la nouvelle administration étasunienne d’Obama n’a absolument rien changé à la politique de blocus.

Le blocus n’est pas seulement illégal : il est moralement insoutenable. Il n’existe aucun autre système de sanctions unilatérales similaire maintenu depuis si longtemps contre aucun autre pays du monde. Les États-Unis doivent donc le lever sans plus de retards ni de prétextes.

Publicité
Publicité
Commentaires
L'ONU et CUBA
Publicité
L'ONU et CUBA
Archives
Publicité